
Le status symbol n'a jamais été limité à ce qu'on possède , mais il est de plus en plus souvent associé aux actions que l’on peut se vanter d’avoir accomplies.

Luca Alessi, 35 ans, petit-fils de Carlo Alessi et de Germana Bialetti, qui, bien que passionné par son travail dans la branche commerciale de la célèbre entreprise fondée par son arrière-grand-père, aime se mettre à l'épreuve en pratiquant des sports tels que l'alpinisme et la plongée en apnée, qu'il préfère ne pas définir extrêmes.
Je vois deux raisons essentielles qui poussent les personnes à rechercher des produits ou des expériences de luxe : la première est de nature publique, s'adresse à l'extérieur, pour le plaisir de montrer que l'on sort de la masse, la deuxième est plus personnelle, et concerne le plaisir de posséder quelque chose que l'on aime beaucoup, qui suscite une émotion exceptionnelle.
En fin de compte, ces émotions s'appliquent tout autant aux biens matériels qu'aux expériences que l'on peut vivre. Mais il est vrai cependant qu'un produit de luxe qui rencontre un grand succès commercial perd son caractère distinctif et par là -même sa fonction de différenciation dans la sphère publique, et il ne lui reste par conséquent que l'aspect personnel de posséder un objet que l'on aime.
Je ne suis ni psychologue ni sociologue, mais je pense que les expériences exclusives se distinguent des objets exclusifs précisément en raison de la simplicité actuelle du partage : on accorde beaucoup d'importance à la composante publique du luxe notamment en raison du partage continu sur les réseaux sociaux.

Ceci m'a permis de vivre des expériences uniques et exceptionnelles. Par exemple, j'organisais ma semaine de travail en Amérique Centrale, et le weekend j'allais faire de l'alpinisme sur le Mont Fuji par exemple. Je m'amusais énormément, mais j'étais toujours seul. Je pense que le fait de partager une expérience forte change tout, que partager des moments uniques que l'on n'oubliera jamais avec les personnes que l'on aime crée un lien différent avec ces personnes, et rend l'expérience plus précieuse pour nous aussi.

Une fois que je pense avoir appris quelque chose, j'ai immédiatement besoin de changer, de m'intéresser à autre chose, de me lancer de nouveaux défis. Malheureusement, le temps est une ressource bien plus limitée que l'intelligence humaine. Je suis revenu en Italie il y a quelques mois, après avoir passé 11 ans à l'étranger, et je peux dire qu'on est vraiment bien ici. Je vis et je travaille entre Verbania et Milan, en hiver je suis à deux heures des pistes des ski les plus belles du monde, en été à deux heures de la mer, je ne suis pas à plaindre, je peux absolument assouvir mes passions.

Après cet événement, chaque fois que je plongeais en apnée dans cette zone, qui pullule de petits requins inoffensifs, je souffrais de tachycardie, je n'arrivais pas à la contrôler.
J'ai aussi risqué beaucoup dans un rallye, l'année dernière. J'ai eu un accident assez grave, le garde-corps a coupé l'arceau de sécurité, nous avons eu très peur, mais ce qui m'inquiétais le plus, c'était l'idée que j'aurais pu blesser quelqu'un, je ne l'aurais pas supporté. Donc pour le moment j'ai mis le rallye de côté.

Je pense que cela vient de la famille de ma mère. Quand elle était jeune, ma mère a elle aussi fait des rallyes, son père était champion d'Europe de jet boat. Le comble, c'est que c'est ma mère qui se plaint le plus ! Quand je partais pour un rallye, elle me disait toujours « Fais attention, ne va pas trop vite ! ». Mais c'est normal, elle s'inquiète. En fait, mon père s'inquiète peut-être moins parce qu'il se rend moins compte du risque.


