
Parmi les multiples significations qui lui sont attribuées on peut citer le pain sacré, le pain laïc, le pain commun, le pain quotidien, le pain comme une grande métaphore de l'humanité.
Qui a inventé le pain?

Les céréales (graines d'orge et de blé sauvage, ancêtres du blé domestiqué) étaient brisées, décortiquées, écrasées et tamisées. Cette farine était ensuite mélangée à de l'eau pour former une pâte à cuire sur des braises ou des pierres chaudes. Une telle complexité nous fait penser à la nécessité de "concevoir" des aliments plus nutritifs et plus faciles à conserver que ceux de la nature.

Le pain comme objet sacré et métaphore de la transformation
Ils avaient découvert les effets "magiques" de la fermentation, ce qu'on appellera plus tard "le levain naturel".


L'idée du pain était en effet étroitement liée à la fécondité de la terre. Le grain de blé était inscrit au cœur des mystères d'Éleusis, une ville à l'ouest d'Athènes, où les pèlerins venaient de tout le territoire de la Méditerranée. Au centre des rites agricoles célébrés dans le sanctuaire de Déméter, il y avait la mort symbolique de la graine de blé qui, une fois enterrée dans les profondeurs de la terre, germait pour donner un nouvel épi.
Faire du pain est un art
Les farines les plus prisées et les meilleures de toutes sont celles de l'orge aux beaux épis, toutes soigneusement tamisées, plus blanches que l'éther et la neige. Si les dieux mangent de la farine d'orge, Hermès y va et l'achète pour eux.

Il semble que le secret de la pâtisserie ait été apporté à Rome par les prisonniers grecs capturés en Macédoine. La demande était parfois si forte que, lorsque le blé manquait en Italie, il était importé d'Égypte et d'Afrique du Nord. Avec les Romains, les premières boulangeries furent construites : sous l'empire d'Auguste, il y en avait 329, toutes gérées par les Grecs. Sous Trajan, la catégorie des meuniers et celle des boulangers-fournies sont institutionnalisés et regroupés dans des corporations dont les droits sont garantis par l’empereur. Ils sont appelés pistores, nom tiré des boulangers français (pestores) jusqu'au IXe siècle.
Le pain à la base du contrat social

Bread in modern times

Le pain a eu et a encore un grand rôle économique et social. L'histoire du pain a toujours été liée à celle de la partie la plus pauvre et la plus douloureuse de la population, qui lutte et travaille pour l’obtenir.
Il est ancré comme une colonne centrale, dans tous les éléments rituels liés au cycle de vie et aux cycles saisonniers. Partout sa production, sa préparation et sa consommation sont accompagnées de gestes, de prières, de formules et de rites propitiatoires et d'action de grâce.
En même temps, cet aliment est d'une grande importance dans la consommation communautaire du repas, dans la nécessité de le partager et de l'offrir aux autres. Pour reprendre la valeur symbolique et la valeur de la renaissance du grain de blé, ce culte renaît aujourd'hui, celui de “ Mettre les mains à la pâte ”, une action essentielle pour le mouvement de redécouverte. Le métier de boulanger est profondément réinventé. Ses gestes et ses efforts donnent vie à l'héritage du blé, qui est le bien de l'humanité tout entière.